cours de solfège

Il s’est posé sur une portée sans regarder.

Ses pattes se sont perchées pile sur le câble presque invisible.

Il n’a même pas dû réfléchir, s’appliquer, se concentrer pour cette manœuvre pourtant si délicate de précision.

… avec tant d’insouciance…

Puis il s’est mis à chanter… il a sifflé ses élèves pour un cours de vocalises

… sans le savoir…

Ce simple fil de métal ! S’il savait l’énergie qui circule sous ses pattes… l’oiseau musicien, le prof de solfège … sur la corde électrique !

C’est pour cela que le courant passe si bien entre lui et ses élèves !!

Jean-Jacques LINCK extrait de « FANFARONNADES tome II »

le python réticulé et la petite souris blanche

pas drôle cette vie de serpent !

Le python s’ennuyait comme un rat mort dans sa cage toute vitrée… son bout de bois flotté-pourri-rouillé… sa vieille flaque archi-sèche… et sa gamelle cabossée sur-machouillée…

Il n’en voulait plus de sa souris du vendredi, parachutée avec la dextérité du distributeur ponctuel de faction au nourrissage des vivariums !

Les visiteurs le croyaient somnolant, apathique, presque empaillé, empeluché…

Un jour dans le blanc des yeux avec Dame Souris … ils ont discuté « affaires » !

De l’heure du repas fatidique… en tête à tête…

Dans ces regards de connivence, ils ont échaffaudé un scénario pour monter un spectacle.

« faire de l’acrobatie ensemble dans le ciel du vivarium »

Une souris qui joue à « saute serpent... » Quel spectacle inédit !

La réputation de cette représentation fit bien vite le tour de la planète et des profondeurs de la jungle…

Les visiteurs arpentaient la mappemonde pour venir admirer les deux pitres si complices !

Que ne faut-il pas faire pour amuser la galerie ?!

A croire que c’est la situation insolite -le burlesque- qui fascine…

docteur ! un koala pour mon rhume…

Là-bas, en lointaine Australie, il y a mon nounours dans les arbres… C’est le koala qui habite dans l’eucalyptus. Il ne mange que ça ! de l’eucalyptus ! et en plus : il le boit puisqu’il ne boit que de l’eucalyptus. Et dans son pays c’est « eucalyptus à gogo » ! Il en mange 1kg. par jour, =1vrai m3, c'est-à-dire : une branche à l’heure ; soit un arbre complet en 24 h. et donc une forêt entière en une seule vie de koala ! Et… on parle de déforestation ? par qui ?

Cet arbre est très utile en phytothérapie parce qu’il a de grandes vertus pour soigner l’appareil respiratoire… Il guérit la bronchite, la toux, le rhume, la rhinite, et sinusite et puis, contre l’asthme, c’est le champion !

Cà, c’est un petit morceau de la vraie écologie entre le pays, la plante, le climat, l’animal, le reste ( !) et Nous, l’être humain…On en oublie que ce grand arbre sert même à faire de la pâte à papier… encore en plus !

En pharmacie, on le trouve en pastilles, en pilules, en tisanes, en chewing-gum, et en bonbons ! Et notre douce peluche vivante transpire l'eucalyptus. Elle émane l'eucalyptus !

Donc si vous êtes enrhumé...demandez bien de l'eucalyptus à votre pharmacien...il vous donnera...une boîte avec un koala !

Jean-Jacques LINCK, extrait de ''Fanfaronnades - Tome 2''

Pêche en plein vol...

Le pélican : c’est vraiment un drôle d’oiseau. Au sol, il est gras et pataud. Ses palmes l’empêchent de marcher et de ses longues ailes qui traînent sur les quais, il ressemble à un vieux barbu de la marine d’antan…

Mais en vol… quand il a enfin réussi à « s’arracher » du plan d’eau… après une course effrénée à longues enjambées sur le fil de l’eau… alors - de ses plumes de géant -  il vole avec tant de grâce et de finesse ! Quelle beauté ! Il devient un excellent vélivole et taquine les courants thermiques, les ascendances porteuses avec une rare endurance.

Et c’est en plein vol qu’il pêche : sans filet ni moulinet, épuisette ou autre attirail. D’ailleurs, il ne pêche pas… il se sert, il « chope » le poisson, il le gobe à la volée… et si besoin, il ameute ses copains pour faire groupe… en escadrille !

Notre oiseau des îles sait aussi plonger en piqué sur ses proies innocentes…

Et il a tellement de sensibilité tactile sur son bec, qu’il détecte le poisson avant de l’avoir vu ! C’est pas magique, ça ?

Il peut encore – si vous vouliez encore un  tuyau – taper du « pied » sur la flotte… ou claquer du bec sur les flots… Pauvres poissons !

Braves pêcheurs… vous voudriez quelques leçons ?

Jean-Jacques LINCK extrait de « FANFARONNADES - Tome 2 »  dessin Yves URBAIN   aquarelle Mireille MARTINAUX 

     L’éléphant et le bonzaï

Avec combien de délicatesse et tant de fierté transporte-t-il ce  précieux petit arbre ?

Pourtant dans ses forêts il ne faisait pas dans la dentelle en se promenant - sans vergogne - entre les arbres de porcelaine…

Le mastodonte a de la dextérité dans le nez.

De son flair télescopique et hyper sensible, il a sans doute senti la portée rarissime et toute symbolique de ce drôle d’arbuste ?

Sait-il que cette plante est plusieurs fois centenaire ? Que ce bonsaï est peut-être l’objet d’un culte sacré dans ce pays de l’Orient…

Et que le contenant, ce pot, ce vase est fragile comme un calice…

Que ce n’est plus une simple plante aux feuilles tout juste bonnes à manger…

Alors sa trompe magique est devenue un véritable piédestal…

Fascinant contraste entre le gigantesque et le miniature… l’infiniment grand et l’infiniment petit…

 http://www.societedesecrivains.com/librairie/livre.php?isbn=9782748356533